Projection - Jaurès et La nuit remue - Cinéma Nova
Projection - Jaurès et La nuit remue - Cinéma Nova
Projection : Jaurès + La nuit remue
Voici deux films qu'à priori peu de choses semblent relier, si ce n'est un même sujet (les réfugiés afghans campant le long de la Seine à Paris) traité au premier plan par l'un et en filigrane par l'autre, un même intérêt pour les rythmes de la vie nocturne le long d'un canal urbain… Deux approches sensibles, deux dispositifs cinématographiques ancrés dans le documentaire tout en convoquant par petites touches un registre plus fictionnel : "La nuit remue" pourrait être le contrechamp de "Jaurès" et vice-versa. Nous avons choisi de les montrer ensemble et de croiser les regards de leurs réalisateurs, tous deux présents lors de cette projection unique.
+ La nuit remue
Bijan Anquetil, 2012, FR, video, vo st fr, 45'
Une voiture longe les quais de ce qui pourrait être la Seine, aussi bien qu'un autre fleuve. Un rendez-vous est pris par téléphone. Autour d'un feu de fortune, au bord de l'eau, sont présents deux jeunes Afghans réunis par le voyage vers Paris. Ils racontent le trajet, dessinent à la craie leur itinéraire, se montrent des images fragiles et floues de trajectoires concrètes. Sans pathos ni récit d'horreur. Bijan Anquetil montre ce qui se passe parfois, la nuit tombée au coeur de nos villes. Une nuit poétique et métaphorique, remuante, comme nous le rappelle le titre emprunté à Henri Michaux. Un film sur les passagers de la nuit en Europe, sur une jeunesse afghane qui se vit dans l'exil et qui, clandestinement, écrit son histoire, son obstination "d'y arriver", ou, tout simplement, d'arriver au terme d'un si long périple. Avec des actes, des mots et des téléphones portables.
+ Jaurès
Vincent Dieutre, 2012, FR, video, vo fr, 82'
Si quelqu'un entre dans la vie de Vincent Dieutre, il entre aussi dans son cinéma. Aussi avait-il filmé ces plans presque d'instinct, comme pour garder une trace de son histoire d'amour avec un certain Simon, militant aux journées emplies à aider des réfugiés à régulariser leur situation. Simon n'a jamais souhaité apparaître à l'image, alors le cinéaste s'est mis à filmer ce qu'il voyait la nuit depuis la fenêtre de son appartement : le métro Jaurès, le camp de jeunes réfugiés afghans installé sur les quais du canal Saint-Martin…
"Jaurès" est un film non-prémédité, réalisé après-coup. Tout en utilisant les stratégies du Cinéma Povera (jouer des contraintes géographiques, économiques, saisir les interactions entre les choses, pour inventer des formes), il explore les jonctions de l'espace intime et de l'espace public, cherche à voir comment deux réalités parallèles, sans les comparer, peuvent entrer en résonances. C'est "le relevé quotidien, au plus près, d'une réinvention infime mais précieuse, des notions épuisées que sont l'amour et la politique tels que le vingtième siècle nous les a léguées".
30.05 > 20:00
5€ / 3,5€ (soirée / avond)