Réflexions - débats : La pellicule n'est pas morte, mais le numérique a gagné
Réflexions - débats : La pellicule n'est pas morte, mais le numérique a gagné
La pellicule n'est pas morte, mais le numérique a gagné
Une journée de réflexions, débats, rencontres
L'arrivée du numérique nous était annoncée depuis très longtemps, cependant peu pensaient qu'il supplanterait aussi rapidement la pellicule. A ce sujet, la rapidité avec laquelle il s'est imposé ne peut qu'être suspecte, car trop brusque, trop violente. Certains font le rapprochement avec d'autres avancées technologiques qui ont révolutionné le cinéma, non sans remous, par exemple l'arrivée du sonore ou de la couleur. Pourtant… cette révolution-ci est probablement très différente. Cette fois, il s'agit du changement du support "image", et ce n'est pas rien : de la pellicule imprimée, nous passons à un fichier de données virtuelles, de l'analogique, nous passons au digital.
Ce changement représente également, en un claquement de doigts, la disparition d'un matériel technologique et d'un savoir-faire vieux de plus de cent ans ! Le cinéma n'aura jamais vécu de bouleversement aussi radical, à l'échelle quasi-planétaire, pieds et poings liés à une logique mercantile où peu de place est laissée pour un discours de continuité et d'indépendance artistiques. La "marche forcée" vers le numérique, comme certains l'ont défini... voulue par les majors américaines, pour dire les choses comme elles sont. Dans les secteurs de la diffusion et de l'exploitation ce bouleversement n'est pas sans créer des dégats, car un grand nombre de petites structures risque de ne pas passer le cap, la technologie numérique étant extrêmement coûteuse.
Tourner, diffuser, projeter en pellicule ou en numérique devrait pouvoir être du ressort d'un choix "artistique" et "économique", et non seulement dicté par des règles de marché. Aujourd'hui, ce choix est tout simplement nié. Nous sommes certains, au Nova -et nous ne sommes pas les seuls- que la pellicule n'est pas morte, et que le digital a un avenir tout aussi excitant que celui de la pellicule. Arrêtons de confondre ou opposer les deux supports : pourquoi une cohabitation serait-elle impossible ? Cette préoccupation a motivé l'organisation, dans le cadre de la rencontre Kino Climates de juin, d'une journée de discussion sur cette "révolution numérique". Pour parler du présent, du futur, mais également du passé, sans aucune forme de nostalgie. Les détails de cette journée ouverte à tous, et les invités attendus, seront affichés fin mai sur notre site.
12.06 > 10:00