Manifestations des IndignéEs
Manifestations des IndignéEs
[Liège] Manifestations des IndignéEs
Sunday 19 June 2011 14:00
Esplanade St-Léonard
PRENONS LA RUE, ELLE EST A TOU-TE-S ET A CHACUN-E
Aimer c'est donner ce que l'on a pas
à quelqu'un qui n'en veut pas
Cela ne va pas, cela ne peut plus continuer comme cela ! La situation est insupportable : un rétrécissement inouï des possibilités, un hiatus asphyxiant entre ce qui est et ce qui pourrait exister, une injustice fondamentale faite aux formes-de-vies non humaines, des inégalités toujours plus criantes, une consumation aveugle des ressources, un cirque politique déplorable, un avenir bouché. L'INDIGNATION EST PARTOUT, dans chaque regard, dans ces voix qui hurlent dans la nuit, dans ces corps épuisés qui s'entassent dans les recoins du monde, dans ce loyer que l'on ne pourra de nouveau pas payer ce mois, dans ces logements vides quand nos frères dorment dehors, dans cette bouffe qu'on jette chaque jour quand nos soeurs meurent de faim, dans les camps de concentration de l'agroalimentaire, dans les camps pour « étrangers », etc.
Les peuples sont un feu mal éteint sur lequel s'étaient endormis les dirigeants. De Tunisie au Maroc en passant par la Grèce, l'Espagne et l'Islande une même ligne insurrectionnelle affecte les territoires et les êtres, se perdant en certains points pour rebondir ailleurs, provoquant autant de secousses imprévues. Quelque chose se passe mais cela ne se voit pas (encore). C'est déjà là, mais pas là où l'on croit. Comme une onde sismique sous le sol réversible de ce monde, ça craque par à-coup, à en perdre tous les sens, tous les repères ; les pieds sentent à nouveau et c'est tout le corps qui se soulève, les entrailles serrées se relâchent et libèrent un cri longtemps étouffé ; ENFIN ! Un peu partout, ça se trouve sur les places des villes, ça discute, ça chante, ça prend le temps de se rencontrer, de s'engueuler, de rigoler, de bricoler ... Ca dépave, ça plante, ça construit, ça s'aime, ça sème, ça essaime. Des rassemblements qui interrompent le cours arbitraire de la vie « organisée », bouleversent les conditions politiques et sociales bien au-delà de ce que l'on pouvait imaginer, revendiquent de remporter des victoires et de parvenir à des changements.
Ce mouvement existe par extension, par propagation, par essaimage. Nous sommes pour la dissémination de la puissance anonyme du nombre que nous sommes. Tout doit être conducteur dans ce mouvement. Place de la Kasbah, place Tahrir, Place de la Perle, Puerta del Sol, Place Saint-Lambert, Place d'armes, Carré de Moscou, Place Flagey, Place Saint-Léonard ... Des places qui chacune à elle seule rappellent l'ensemble des autres, brouillant les frontières, débouchant l'horizon. Nous sommes nombreux, nous venons de loin, en rangs dispersés. C'est nos vies qui sont en jeu, celles de nos enfants, celles des êtres avec qui nous partageons la terre, l'eau et l'air, avec les peuples des forêts, avec les glaces polaires, avec ces enfants qu'on ne laisse plus jouer. A LIEGE comme ailleurs le but n'est pas d'installer un campement mais de se donner le temps et l'espace de se réapproprier les moyens de l'existence. Les tentes, la cuisine, les projections de film, les assemblées populaires, les toilettes, les ateliers, les discussions informelles ... ne sont pas une fin en soi, elles participent de la ré-appropriation de la politique par les peuples, c'est ici et maintenant que nous ek-sistons - au-dehors. Nous (tous) sommes le peuple en marche et en colère, le peuple plein de désirs.
Parce que cette révolte n'appartient à personne
Parce que l'indignation est partout
Parce que nous n'avons plus peur
Parce que partout nous reprenons le droit de s'assembler librement sans que ce droit soit soumis au préalable à une autorisation
Parce que nous remettons le pouvoir au milieu et le débat au coeur de la cité
Parce que la place et la chose publique appartiennent à tous
Parce que « nos » (ir)responsables ne peuvent rien contre la catastrophe
Nous ne pouvons plus attendre que nous ne puissions plus attendre,
Plus tard c'est maintenant !
VENONS PAR TOUS LES MILIEUX DU
MONDE,
VENONS AVEC LES REVES REFOULES,
VENONS EN AMIS,
VENONS AVEC CE QUI NOUS ENCOMBRE POUR FAIRE DE LE PLACE
NOUS AVONS TOUS (encore) TANT A DONNER ET TANT A RECEVOIR
Source : http://bxl.indymedia.org/events/1992